Un accident de vélo et tout bascule...
Milo 12 ans fonce, il fait la course avec sa tante qui le garde et c'est la chute, le trauma crânien.
Alors qu'il lutte pour la vie, sa famille réunie à son chevet vole en éclats. Lino son père, Céleste sa mère, Jeanne sa grand-mère et Marguerite désignée comme coupable idéale. Si tous ont des raisons de lui en vouloir pour ce drame, chacun a aussi des raisons de s'en vouloir. Et au cours des cinq parties de ce récit : la colère, la haine, la vengeance, l'amertume et le pardon, ils vont régler leurs comptes avec le passé et entre eux.
L'auteure leur donne tour à tour la parole et d'aveux en révélations, la complexité de leurs relations s'éclaire ainsi que leur histoire personnelle. Pourquoi Lino se réfugie-t-il dans l'exigence et l'alcool ? Pourquoi Céleste n'est que bonté réparatrice ? Pourquoi Jeanne est-elle incapable d'aimer sa propre fille ? Pourquoi Marguerite ment-elle ?
L'amour qu'ils portent à Milo les oblige à casser le faux ciment qui les unissait et à cesser les faux-semblants.
" ... il faut se méfier de l'euphorie. Elle nous transporte loin des monstres qui nous hantent, loin des dangers qui guettent, si loin qu'on ne revient jamais les affronter. On se croit tiré d'affaire, passé à autre chose. On décrète les dossiers classés, tandis qu'ils nous consument lentement."
L'auteure décrit avec justesse la psychologie des personnages. Son écriture est fluide et efficace. Elle permet de s'identifier à eux ou tout au moins d'appréhender leur complexité. Pour ma part, j'ai été sensible à la relation entre Marguerite et son neveu Milo et par ce qui explique la fragilité de cette jeune femme.
Un roman qui se lit avec l'urgence de comprendre et l'envie de savoir.
Inès-Marie.