1919, la France panse ses plaies comme un chien lèche ses blessures.
Dans une petite ville du Berry, un juge militaire arrive pour ce qui sera son ultime enquête. Dans la prison, un ancien Poilu pourtant décoré de la légion d'honneur doit être jugé pour outrage envers le pays. Qu'a-t-il commis ?
Devant la geôle, son chien Guillaume hurle nuit et jour pour son maître. Quel rôle a-t-il tenu dans cette affaire ?
Non loin, Valentine, une femme attend. Pourquoi l'a-t-il rejetée ?
C'est au travers des entretiens en huis-clos de ces deux hommes que nous le découvrirons.
S'ils sont différents socialement : le juge porte un nom à particule, le Poilu Morlac est paysan ; le traumatisme de la guerre et leur entêtement face à la vérité les rapprochent inexorablement.
Jean-Christophe Rufin signe là un roman admirable : pour son suspens, ses descriptions, son humanité et son habile équilibre entre la grande Histoire et celle d'un homme rebelle à sa tourmente.
Morlac a réellement existé. L'auteur l'explique dans l'hommage à son ami photographe dont c'était le grand-père. Des chiens ont vraiment vécu avec les troupes dans les tranchées souffrant et se battant à leurs côtés. Et les livres sont des armes à éveiller les consciences. Ils ont appris à ce soldat l'esprit de révolte et continuent d'être nos indispensables alliés.
Inès-Marie
"Le collier rouge" pourrait également figurer dans la rubrique : roman d'un soir. Ses 160 page se dévorent.