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20 novembre 2016 7 20 /11 /novembre /2016 14:33

Quelques années après le décès de sa femme et son déménagement à Rome, le héros de "Chaos Calme", Pietro, vit une journée cauchemardesque, à l'issue de laquelle il se retrouve fugitif, sans permis, sans voiture, sans téléphone portable  et sans nouvelles de sa fille...

J'avais adoré à l'époque le roman "Chaos calme". C'est avec plaisir que j'ai retrouvé ce personnage attachant, sensible, volubile. 

Les 2/3 du roman se lisent avec beaucoup de plaisir. Les évènements s’enchaînent, parsemés d'anecdotes digressives, caractéristiques du style narratif de l'auteur. C'est déjà un tour de force que de nous arrimer dans des aventures un peu foutraques, alors qu'on sent bien que c'est très construit ! Un peu comme si on se retrouvait avec des cousins éloignés des héros des frères Cohen version Italie moderne…  

Et puis, sans qu'on y prenne garde, le livre entame, dans ses derniers chapitres, un tour inattendu. Au travers de quelques pages, d’une intensité qui serre le cœur et appelle les larmes. Pietro se découvre avec courage et stupeur, et cette recherche existentialiste crue m’a bouleversée. Alors, chaque personnage, se livre et se découvre,  et c'est d'une vérité sublime.

Je pense qu'il faut avoir lu "Chaos calme"  pour appréhender toute la richesse de ce roman, parce que les liens sont permanents, et se confirment dans le final.

Un magnifique roman, qui prend toute sa place dans l'Europe d'aujourd’hui.

 

Binh

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19 août 2016 5 19 /08 /août /2016 16:26
Mr Mercedes et Carnets noirs*** de Stephen King

Quand le Maître du fantastique met son art au service du roman policier, force est de constater que peu importe le genre, il reste un conteur hors pair!

Mr Mercedes

Dans le froid de l'aube, une foule de chômeurs attend l'ouverture d'un Salon de l'emploi. Surgit une Mercedes qui fonce sur elle. A son volant un psychopathe qui, un an plus tard, écrit à Bill Hodges -policier à la retraite. Dès lors, ce dernier n'a de cesse que de retrouver celui qui fomente déjà un autre crime plus sanglant encore. Entre le policier déprimé et le tueur névrosé (pour ne pas dire complètement taré!) s'engage une course poursuite entre le Bien et le Mal.

A la trame policière, S King mêle avec tout le talent qu'on lui connaît, des histoires d'amitié et d'amour, des scènes crues, une plongée dans la folie doublées de réflexions sur l'Amérique actuelle.

Le récit rythmé et marqué de rebondissements (comme la cadence d'un moteur surpuissant qui s'emballerait) ne cesse d'accélérer jusqu'à une fin magistrale!

Carnets noirs

Ce n'est pas une simple suite de Mr Mercedes. Si on y retrouve -tardivement- certains de ses personnages dont Bill Hodges et ses accolytes, il y a du "Misery" dans ces Carnets et de quoi combler les fans de Stephen King. S'éloignant d'ailleurs du Policier, il aborde des thèmes qui lui sont chers.

Morris Bellamy lecteur assidu des aventures de Jimmy Gold est rendu fou de rage par la disparition de son héros. Il assassine l'auteur et dissimule son butin composé d'une forte somme mais surtout de carnets noirs jamais publiés par l'écrivain. Emprisonné, il pense en reprendre possession à sa sortie de prison. Mais rien ne se passe comme prévu...

J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman y retrouvant ce que j'admire chez S King : son amour de la littérature et son don pour raconter les peurs de l'enfance. Les deux personnages principaux, Morris et Peter ont en commun leur passion pour la lecture et leur solitude face à la vie.

La tension monte inexorablement et l'ultime chapitre après nous avoir fait trembler de peur nous laisse remplis d'impatience : "Carnets noirs" étant le deuxième tome d'une trilogie. Vivement la parution en France du dernier récit !

Inès-Marie

Mr Mercedes et Carnets noirs*** de Stephen King
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11 août 2016 4 11 /08 /août /2016 23:06
Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman *** de Kerry Hudson

La naissance de Janie Ryan se passe dans la douleur et les insultes, dans la misère la plus totale. Sa maman est fille-mère, sa grand mère alcoolo accro au bingo, son oncle junkie.

Depuis sa naissance, Janie, la narratrice, nous embarque dans sa vie, errances d'hôtels crasseux en bed and breakfasts sordides (d'où sa mère part bien souvent "à la cloche"), files d'attente pour toucher une maigre allocation vite mangée et/ou bue, beaux pères de passage, violents, drogués et alcooliques (ne rayer aucune mention).

Dans un décor de carcasses de voitures brûlées, de terrains vagues jonchés de seringues usagées, ça pue le tabac froid, la couche souillée et la sueur rance, mais jamais il ne manque l'amour de sa mère, une maman qui malgré ses errances et ses déviances tâche de faire de son mieux. "Je cessai de pleurer, lui fis cadeau d'un nouveau sourire vague et compris pour la première fois qu'elle était ma mère et que, à partir de cette nuit, c'était nous contre le reste du monde."

Une histoire éprouvante certes, sans concessions jamais, cependant sans apitoiement et non avec un certain humour, puisque Janie raconte ses premières années avec son regard et ses mots d'enfant, puis d'adolescente.

Pour son premier roman K. Hudson nous secoue, nous dérange, nous happe.

J'espère que vous aimerez autant que moi,

Eveline

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15 mars 2016 2 15 /03 /mars /2016 23:50
La pension Eva ** de Andrea Camilleri

En Sicile, dans les années 40, Nenè est un jeune garçon très curieux, fasciné par une belle maison dont la plaque dorée fixée sur le mur indique "Pension Eva". Ce lieu est emprunt de mystère et d'un parfum de souffre, y vivent des femmes dévêtues que des hommes viennent "visiter" le soir. Une cousine jouant au docteur avec lui dans le grenier familial l'éclairant sur le sujet, Nenè voudra bien vite fréquenter la pension.

Sous fond de guerre et de bombardements, le jeune homme découvre dans ce bordel un univers joyeux, sensuel, et curieusement pieux, ainsi que les récits drôles et les miracles narrés par ces dames, sous la houlette de la Signura Flora.

Un roman truculent, pittoresque, tendre et réaliste (la pension Eva a réellement existé), entaché pour moi par une traduction laborieuse, apparemment voulue par l'auteur. Le patois sicilien doit être agréable dans le texte original, mais les "rin de rin", "passque", "querque", et autre "s'aprésenter" ... m'ont un peu gâché le plaisir, sanctionné d'une *.

Eveline

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13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 17:30
L'oubli**** de Emma Healey

Maud a des bouts de papier plein les poches, un simple mot, un numéro de téléphone, ... Dont ce message : "Elisabeth a disparu", qui revient comme un leitmotiv, tous écrits de sa main. Seulement, Maud, si elle ne se souvient pas avoir écrit ces mots, sait qu'elle n'a pas vu son amie Elisabeth depuis longtemps.

Il faut dire que Maud oublie beaucoup de choses ... Elle oublie la date et l'heure qu'il est, elle oublie si elle a mangé, si sa fille est venue la voir ...

Il lui reste sa "mémoire en papiers" comme elle l'appelle, pour rechercher son amie. Malgré les sourires entendus et la façon dont la traite son entourage, comme une enfant alors qu'elle est septuagénaire.

Parce que si Maud oublie son présent, elle se souvient de la disparition jamais élucidée de sa sœur aînée il y a plus de cinquante ans. A travers son "enquête" pour savoir ce qui est arrivé à son amie, elle espère lever le voile sur ce qui est arrivé à sa sœur, dans une sorte de transfert.

Le passé et le présent se confondent dans la tête de Maud, dans un suspens qui nous tient en haleine, jusqu'au dénouement final.

Jamais le mot "Alzheimer" n'est prononcé dans ce premier roman de E Healey, écrit à la première personne, ce qui nous fait ressentir une très grande compassion et une empathie infinie pour Maud, vivant avec elle ses doutes et ses souffrances, perdant avec elle nos repères. Bouleversant.

Eveline

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9 octobre 2015 5 09 /10 /octobre /2015 11:38
Syngué sabour (Pierre de patience)*** de Atiq Rahimi

Dans la mythologie perse, la "syngue sabour" est une pierre magique à qui l'on confie tous ses secrets les plus profonds (et les plus inavouables). La pierre absorbe comme une éponge jusqu'à ce qu'elle éclate, et, ce jour là, on est délivré.

Une femme, un homme (appelés la femme et l'homme), dans un pays islamiste, en guerre.

L'homme est un combattant du Djihad, blessé grièvement, réduit à un état végétatif, ne pouvant ni bouger, ni se nourrir, encore moins parler ou répondre.

La femme est son épouse, changeant la perfusion, tenant les enfants à l'écart, priant en égrenant son chapelet, suivant les conseils du Mollah.

Et puis la fatigue, le manque de tout, les tirs qui se rapprochent, la peur, ce face à face avec l'homme, fait que la femme tout doucement se rapproche de la folie et "utilise" son époux comme d'une "syngue sabour" au mépris de toute retenue et de toute prudence.

Un huis-clos terrible, un récit rythmé, mêlant phrases courtes et monologues, la place de la Femme dans ces pays régis par des lois faites par des hommes, pour les hommes.

Atiq Rahimi a réalisé un film éponyme de son livre en 2013.

Eveline

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25 septembre 2015 5 25 /09 /septembre /2015 17:34
A Suspicious River ** de Laura Kasischke

Leila a vingt-quatre ans. Elle est réceptionniste au Swan Motel, à Suspicious River, une petite ville tranquille du Michigan. Elle est belle, intelligente, ...et se prostitue pendant son service. Elle vend son corps à des hommes de passage, brutaux parfois (des représentants de commerce qui se "recommandent" entre eux le motel), sans passion, sans tristesse (comme un état de fait) ni nécessité de cet argent qu'elle conserve sans avoir de projet.

Leila vit tout ceci avec détachement, observatrice de cette descente aux enfers, à laquelle l'histoire tragique de sa mère n'est pas étrangère, comme si elle voulait se punir de ce drame. "Moi, j'étais calme, planant en permanence à trois mètres au dessus de mon corps. Peut-être qu'avec moi ce n'était pas différent qu'être tout seul. Vous pouviez être aussi rustre que vous le vouliez, après. C'était sans doute ça qui plaisait chez moi."

Victime volontaire de son autodestruction, la narratrice nous livre son histoire glauque et oppressante, dont on pressent, impuissants, le dénouement.

Le premier roman de L. Kasischke (adapté au cinéma en 2011) est violent, cru et dérangeant, et le désespoir qui s'en dégage est plus ressenti par le lecteur que par le personnage principal.

Eveline

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25 septembre 2015 5 25 /09 /septembre /2015 09:13
Toute la lumière que nous ne pouvons voir - Anthony Doerr (****)

Une histoire superbement racontée

De 1942 et 1944, les aventures parallèles et finalement chorales d’une jeune fille aveugle refugiée à St Malo, d’un jeune orphelin Allemand enrôlé dans les jeunesses hitlériennes et d’un Nazi chasseur de diamant.

Au-delà des histoires individuelles perdues dans la grande histoire du monde, ce roman, se révèle être une belle surprise. C'est un grand roman populaire, plutôt facile à lire, et ce, grâce à un style limpide et à une narration très rythmée, découpée en chapitre très courts, alternant les aventures des héros ; il se passe toujours quelque chose !

Peu à peu la tension monte, et on finit, happé par le suspense. Les derniers chapitres se lisent d’une traite, et tous les fils se rejoignent, sans céder à la facilité. La fin est ainsi à la fois réaliste (on y croit), et presque naturelle, comme la vie.

On se rapproche notamment des 2 personnages principaux, jeunes personnes, entraînées, bien malgré elles, dans un tourbillon historique sur lequel il est si difficile de prendre prise, et surtout, de se positionner.

De très belles parenthèses agrémentent le récit : la rêverie obstinée de Frederick, l’ami de classe militaire féru d’oiseaux, les attentions ingénieuses et l’amour infini du père de Marie-Laure, qui cherche à la fois à la gâter, la protéger, et lui apprendre à se débrouiller seule, la sourde et tenace rébellion des femmes de St Malo contre l’occupant.

Ce qui intéresse également, c’est la description d’un moment historique devenu presque familier, mais avec le regard d’un non-Européen.

On ne doute pas que ce roman et cette histoire très efficace trouvent rapidement un cinéaste pour en faire une épopée hollywoodienne.

Mais pour vivre ces aventures intenses avec votre propre imaginaire, ne boudez pas votre plaisir et plongez sans hésitez …

Binh

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23 août 2015 7 23 /08 /août /2015 15:17
L'amour aux temps du choléra****de Gabriel Garcia Marquez

Cinquante trois ans, sept mois et onze jours...

C'est le temps qu'aura mis Florentino Ariza pour conquérir définitivement Fermina Daza et la faire sienne les onze dernières nuits.

On a tout dit sur Gabriel Garcia Marquez, disparu il y a un an, et on a beaucoup qualifié ce roman d'être le pendant de Cent ans de Solitude. Certes, comme ce dernier, L'amour aux temps du choléra ne peut se soumettre au schéma narratif pas plus qu'au résumé.

Qu'écrire alors? Tout d'abord, que le style de G. Marquez n'a pas vraiment d'équivalent en littérature et que pour l'aimer, il faut aimer l'épopée.

Ensuite, qu'ici, encore plus que dans ses autres romans, l'auteur va chercher à définir l'essence même de l'amour, lui opposer le désir, lui opposer le besoin, le soumettre à l'épreuve du temps et aux vicissitudes de la multitude de personnages qui peuplent le roman. Et miracle, au fil de la lecture se dessine dans notre esprit la forme du véritable amour. On veut réellement y croire et c'est toute la magie de ce roman et de son énigmatique titre ;)

"De sorte qu'il était raisonnable de penser que la femme qu'il aimait le plus au monde, qu'il avait attendue d'un siècle à l'autre sans un soupir de désenchantement, aurait à peine le temps de le prendre par le bras au détour d'une rue parsemée de tombeaux lunaire et de parterres de coquelicots brassés par le vent, pour, de l'autre côté l'aider à atteindre sain et sauf, le trottoir de la mort."

Isabelle-Sabine

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23 août 2015 7 23 /08 /août /2015 14:16
Ce qui reste de nos vies****de Zeruya Shalev

Un état de la "terre promise", de la famille, du couple...

Ce qui reste de nos vies est un roman polyphonique où chaque membre d'une même famille est arrivé à un moment charnière de sa vie.

Hemda, l'aïeule veuve depuis longtemps, se meurt. Alitée et inconsciente la plupart du temps, elle laisse son esprit régresser progressivement jusqu'à sa prime enfance, avant la fondation de l'état d'Israël. C'est l'époque des pionniers et des premiers kibboutz. Séparée par la collectivité, comme le veut la règle, d'une proximité maternelle, Hemda s'attache à un lac magique situé non loin de la "maison des enfants" qui sera progressivement asséché pour les besoins des plantations. Dans son immobilité de fin de vie, Hemda laisse son cerveau se remplir des eaux magiques, aujourd'hui disparues, dans lesquelles elle plonge pour retrouver les traces de son passé et par la même du passé contesté de son pays. Cette corrélation lui permet aussi de revisiter les rapports qu'elle a entretenus avec ses deux enfants aujourd'hui quadragénaires.

Avner, fils adulé, est un avocat de gauche qui défend les Bédouins et les Palestiniens (c'est la figure politique du roman). Il est piégé dans un mariage qui décline mais qu'il supporte pour l'amour de ses deux fils et...par devoir. Un jour, qu'il est au chevet d'Hemda, à l'hôpital, il croise la route d'un couple dont l'homme vit sa dernière journée. L'amour qu'il sent entre ces deux êtres sur le point de se perdre bouleverse tellement Avner qu'il comprend que le sens qu'il devra dorénavant donner à sa vie sera de retrouver la femme afin de découvrir ce qui lui a échappé toute sa vie. Commence alors sa quête.

Dina, fille incomprise, est également arrivée à l'heure des choix professionnels et familiaux: une thèse à terminer, une fille qu'elle doit laisser partir pour son épanouissement personnel, le début de la ménopause... (elle symbolise la modernité du pays). Le couple qu'elle forme avec Amos, célèbre photo-reporter, n'est pas brillant non plus et elle se persuade que l'adoption d'un enfant serait la condition au renouvellement de la source d'amour et d'énergie qui se tarit. Malheureusement Amos et leur fille lui opposent un refus catégorique. Commence alors une autre quête.

Et, pendant qu'Avner et Dina se confient leurs désillusions au chevet de leur mère, celle-ci, dont l'esprit remonte parfois à la surface des eaux du souvenir, les écoute et laisse de temps à autre, échapper une phrase fulgurante pour les aider à savoir quel chemin parcourir pour "ce qui reste de leur vie"...

Isabelle-Sabine

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