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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 08:45

 ... et nous sommes passés à côté!cvt Nous-etions-faits-pour-etre-heureux 4444

 

Rien de nouveau sous le soleil de l'homme insatisfait et égoïste.

Serge, soixante ans, se rend compte que la vie est passée trop vite et pour en découdre avec cette injustice,il  abîme tous ses jouets.

Sa femme Lucie, créature de magazine de trente ans sa cadette , qui a décidé de rompre prématurément avec sa jeunesse pour lui donner deux beaux enfants: Théo et Chloé, et entretenir le luxe bourgeois de leur maison en plein Montmartre où les soirées mondaines se succèdent.

Sa maîtresse Suzanne, accordeuse de piano, qui lui rappelle une mère fantasmée et qui l'aidera à régler leur compte aux fantômes du passé, mais, qu'il sera incapable de garder. Elle qui pourtant [...] était la première femme à s'être laissée aimer sans rien demander en retour [...] lui désignant l'amour comme le seul lieu hors des contingences, du savoir-vivre et du donnant-donnant".

Son fils, enfin, qui chaque matin note un souhait que son père ne réalisera pas.

Désillusion une fois, désillusion deux fois, désillusion trois fois!

Certaines lectrices s'attacheront probablement à cet homme de fiction qui ressemble tellement à un homme de chair qu'elles ont connu dans la vraie vie. Cela n'est pas étonnant: Véronique Olmi dresse dans ce livre le portrait de l'homme universel, terrorisé au soir de sa vie et qui consomme pour se donner l'impression d'être encore vivant, se dégoûte accessoirement et qui, au final, ne fait rien de tangible.

Que les autres lectrices se rassurent: il finit tout seul!

 

 

Isabelle-Sabine

 

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 08:24

JONCOUR"Les romans les plus forts sont souvent les moins démonstratifs." F.Busnel

 

Serge Joncour propose, un très beau roman où deux personnages à la dérive, cheminent sur deux routes qui ne sont pas susceptibles de se rencontrer. Ainsi, Joncour alterne-t-il les chapitres.

Un chapitre consacré à Louise, un chapitre consacré à Franck. 

Louise est une jeune veuve qui quitte tout, au lendemain du décès de son mari, pour s'exiler à Clermont Ferrand où elle ne connaît personne. Seuls contacts humains: ses collègues qui acceptent de ne rien savoir d'elle et le serveur du café où elle s'arrête quelques minutes tous les matins. Il y a bien un homme qui la poursuit de ses assiduités depuis leur aventure mais elle n'en veut plus.

Franck est un documentariste devenu inactif à la suite d'une grave maladie et que sa compagne a quitté puisque le désir avait totalement disparu.

Cet homme sans désir décide un beau jour de retourner sur le domaine qui l'a vu grandir, dans le Lot, et de renouer avec des parents auxquels il n'a pas parlé depuis 10 ans, depuis la mort de son jeune frère.

Louise sait qu'elle est sur le point de perdre un emploi déjà précaire qui lui permet juste de survivre. Elle décide alors de répondre à l'appel de ses anciens beaux parents et d'aller garder leur domaine le temps d'une Thalasso qu'ils décident de s'offrir après cinquante années de labeur.

Sans le savoir, ces deux personnages convergent vers un même lieu où les attend un petit garçon de 5 ans, Alexandre. Le neveu de l'un, le fils de l'autre, dont elle n'a pas voulu s'occuper parce qu'il n'est pas l'enfant de son mari disparu.

Aussi improbable et inouavable que cela puisse l'être pour Franck et Louise, c'est un sorte de déterminisme qui va les reconnecter à la vie. L'un et l'autre vont se retrouver fortuitement pour s'occuper du domaine et de l'enfant et comprendre que ce qu'ils ont cherché à fuire à tout prix, est ce dont ils ont besoin pour se relever, pour envisager l'avenir.

La narration simple et efficace de Joncour, peu emprunte de digressions psychologiques, amène le lecteur à reconsidérer la nature et les modalités de sa relation à l'autre, aux êtres aimés mais aussi à ceux qu'on n'a pas réussi à aimer. La relation à la terre est aussi une invitation à réfléchir au besoin de s'enraciner, de construire, de faire pousser...

Reste l'invitation au mystère qu'est le titre, c'est Joncour qui en parle le mieux: " [...] une femme avec laquelle il ne serait plus question de désir mais de tout le reste, un genre d'amour intact, l'amour sans le faire mais tout entier [...] "

 

Isabelle-Sabine

 

 

 

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 15:43

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Dans un style un peu "Bridget Jones",J.Heska nous fait partager la vie de Jérome, gars trop "normal" et trop "gentil", qui subit au quotidien les humiliations et quolibets de ses collègues, tous plus imbus d'eux-mêmes et désagréables.

 

Chaque journée décrite commence par une petite sentence ("la vie c'est comme un pute, si on en veut une bonne, il faut payer cher", "la vie, c'est comme une moumoute, certains jours elle fait illusion, d'autres elle nous ridiculise"), est découpée en tranches horaires précises

Il n'a qu'un copain,Etienne, solitaire comme lui, et passionné de Starwars et autres séries gallactiques.

     

Suite à la lecture d'un article de psychologie sur l'affirmation du moi, Jérome va s'obliger a quelques exercices censés lui donner une place dans la société. A partir de là, il va reprendre le pouvoir sur sa vie, au point de faire des émules dans son entourage d' "asociaux".

Ils finiront par créer un mouvement basé sur ses idées, qui va échapper à tout controle de la part de son fondateur.

 

L'écriture est très "quotidienne" avec même des extraits de "chats".

On retrouve des mésaventures qui nous sont arrivées, des situations où on a été le "gentil" ou le "méchant", et ce roman pose gentillement la question de la cohabitation dans notre société actuelle, et la place qu'il y a pour les gens qui n'ont pas les dents longues et un ego surdimensionné...

 

Dedel

 

 

 

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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 14:50

513AGKakx2L._BO2-204-203-200_PIsitb-sticker-arrow-click-Top.jpgLa vie riche et mouvementée de Joseph Kaplan au travers du XXème siècle, de Prague, à Alger, passant par le Paris d'entre deux guerres. Il aura connu des lieux magiques, des amitiés plus ou moins fulgurantes, des amourettes et des amours, et, surtout, vécu une bonne part des temps forts de l'Europe. 

 

J'avais déjà adoré et commenté  sur ce blog, le premier livre de JM Guenassia (Le club des incorrigibles optimistes), et c'est avec curiosité que j'ai entamé le deuxième... Je viens tout juste de lâcher ce roman littéralement ROMANESQUE que j'ai dévoré en 2 jours !

 

Tout d'abord, le plaisir de  la lecture s'explique par le fait que JM Guenassia a un talent rare et incontestable de conteur. Un style limpide, fluide, qui nous emmène partout avec lui. Il sait rendre vivants des lieux, des atmosphères, aussi bien que décrire avec justesse les caractères humains. Ainsi, sommes nous conduits dans chaque nouvel épisode, guidés non seulement par les personnes rencontrées, mais aussi par les images, les sons, les odeurs...

 

Joseph Kaplan traverse les époques, il croise des ambiances méconnues (Alger au temps de la colonisation, le Paris d'entre-deux guerres et les bals du bord de Seine) autant que les grands moments de l'Histoire (le débarquement vu d'Algérie, les grandes époques de la Tchécoslovaquie communiste), mais toutes ces informations de contexte s'enfilent les unes aux autres, sans aucun ennui, au grès des multiples, et toujours imprévisibles, rebondissements qui vont jalonner l'existence centenaire du héros, ces derniers étant tout aussi crédibles les uns que les autres. 

 

Joseph Kaplan n'est pas un militant politique. Il vit sa vie d'homme au gré des événements. C'est plutôt son entourage proche qui s'engage, qui combat, en l'entraînant dans la folle marche de siècle, au travers de combats féministes, socialistes, communistes.. le tout sans dogme ou envolées théoriques, mais au travers d'évocations concrètes, pour décrire l'impact du politique dans la vie quotidienne des hommes.

 

Comment parler de cette histoire sans tomber dans les poncifs, du style  "la grande histoire et la petite".? ... je dirais juste que l'auteur force le respect, en démontrant qu'il est encore possible de nous faire revivre des évènements mille fois décrits, sans que l'on ait une seule fois l'impression de redite ou de déjà-vu.

 

J'ajoute que même la vie familiale de Kaplan est passionnante. Les relations filiales, amoureuses, amicales des personnages sont esquissées avec une telle force, qu'on entre dans l'intimité de chacun, au travers des joies, des peines, des frustrations, des abandons, des trahisons, des retrouvailles, qui font le canevas de toute existence, mais qui sont ici parfois exacerbées par les choix radicaux imposés par le contexte historique et social (le Mur, la Guerre...)
   

Comment vous convaincre de vous précipiter sur ce roman, et entrer ainsi dans la vie non pas héroïque, mais tout de même extraordinaire de Joseph Kaplan, qui, de la première à la dernière page, vous tiendra en haleine ?

 

Dernière chose : même la fin est très très réussie, ce qui est assez rare pour être souligné et apprécié !

 

Binh

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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 14:03

Un changement de braquet sûrement nécessaire, mais pas toujours convainquant...

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Un écrivain voit sa vie se déliter : sa femme l'a quitté, il ne peut se résoudre à voir ses enfants à temps partiel, il traîne son spleen dans sa ville bretonne... lorsque la maladie de sa mère l'oblige à revenir quelques jours sur les lieux de son enfance. Il va côtoyer son père silencieux, découvrir un secret de famille qui pourrait l'aider à mieux s'accepter, recroiser des amitiés de jeunesse, le tout dans un contexte dépressif de crise économique, d'élections présidentielles arbitrées par le vote frontiste et de catastrophe nucléaire (Fukushima)...  

On imagine, au vu de l'épaisseur du volume et de la palette des thème abordés par Olivier Adam dans ce nouveau roman (le couple, la paternité, les parents vieillissants, la vie en banlieue lointaine dans une société moderne qui nous isole et nous laisse isolés, Fukushima, le passage à l'âge adulte, eh oui, tout ça...), que l'auteur a voulu changer de catégorie, donner de l'ampleur à son oeuvre (il a aussi changé d'éditeur en passant chez Flammarion), peut-être viser une plus grande reconnaissance? un prix littéraire?

En tant que fan de la toute toute première heure, toujours fidèle aux rendez-vous, et si rarement déçue, j'entamais cette nouvelle phase de la carrière d'Olivier Adam avec curiosité, d'autant que le dernier roman (Le Coeur régulier, déjà commenté sur ce même site il y a quelques années), m'avait  donné confiance dans la capacité d'Olivier Adam à  se renouveler. 

Je dirais que je suis restée sur ma faim.

Le premier tiers du  roman est dans la veine de l'Olivier Adam des heures sombres. Une prose directe, lapidaire, qui sait partager la souffrance intime, et qui ne manque pas de serrer le coeur. On suit avec empathie cet homme, qui se sent à la croisée des chemins, observant avec désarroi tout ce qu'il a pu aimer se défaire : son couple, la vie quotidienne avec ses deux enfants, le Japon où il a vécu naguère ses plus doux moments. Tout est décrit avec justesse, tout en simplicité. C'est magnifiquement triste.

Le retour chez les parents marque une nouvelle étape, avec les relations aux parents, la rencontre avec les amitiés de jeunesse, avec en parallèle, l'évocation de nombreux souvenirs de ces gens à l'époque, ce qu'ils représentaient alors pour le narrateur, au regard de ce qu'ils sont devenus aujourd'hui.

C'est une partie un peu longue, parfois un peu ennuyeuse, qui ne m'a pas convaincue. Le regard porté sur la classe moyenne et ouvrière est sûrement juste, mais il n'est pas exempt de jugement : peut-on penser que la vie de la majorité des gens est ennuyeuse, monotone, sans but, sans les juger? Il manque peut-être un peu de tendresse et d'empathie pour que ce portrait de la France moyenne trouve sa place et son intérêt. Car, si beaucoup d'existences peuvent ressembler, dans leurs contours, à celles décrites dans le livre, il est aussi vrai que certaines d'entre elles peuvent être, sur la longue durée, heureuses, épanouies et sources de petits bonheurs... que la désespérance égrenée au fil des pages, ne laisse pas entrevoir...

Du coup, l'autojustification du narrateur, devant les jugements dont il ne manque pas d'être la cible (l'écrivain glandeur, qui gagne sa vie sans effort, le bobo un peu bling bling sur les bords, l'intellectuel tendance "sociale" qui se donne bonne conscience...), ne convainquent pas tout à fait, car après tout, c'est bien cette position privilégiée, qui lui permet de juger de la monotonie un peu grise des vies des autres...

La dernière partie du roman part sur des rails qui m'ont encore moins emportée. Une liaison un peu foireuse, un pétage de plombs, la fin du secret, ont fini par me laisser de glace. Je ne partageais plus rien, et je me suis ennuyée sec, presque pressée d'en finir. A tel point que le final avec le père, pourtant a priori poignant, ne m'a plus intéressée.

Dommage, car tout au long des passages plus ou moins passionants, le style d'Olivier Adam est toujours là, en filigrane, pour nous rappeler qu'un auteur exceptionnel est toujours présent, capable de faire mouche et de toucher le coeur en une seule phrase.

Peut-être que ce roman un peu trop démonstratif, n'était pas compatible avec le style si fluide, naturel et direct d'Olivier Adam et a donc fini par le desservir.

 

Binh

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 16:29

 

11495.jpgRafraîchissant et un peu décevant

Ce n'est pourtant pas banal d'être la petite fille de F. Mauriac, d'une "bonne famille catholique" et de tomber follement amoureuse de Jean-Luc Godard qui vous le rend bien ! Et bien cette plongée dans la Nouvelle Vague et la France des années 60 laisse une impression de lecture facile, d'un enchaînement d'anecdotes racontées d'un ton juvénile, quand on pouvait espérer un récit passionné de souvenirs uniques ! C'est ce qui déçoit ainsi que le style tout simple alors qu'Anne Wiazemski a une belle plume -Une Poignée de gens- dans lequel elle fait revivre sa famille russe par exemple et une grâce sensible. Elle est aussi fille de prince, actrice, signataire du manifeste des 343 et la soeur du dessinateur Wiaz.

Ce qui rend cette lecture sympathique, c'est sans doute cette immersion dans une époque en pleine effervescence artistique et qui se libère de bien des carcans. Anne a 19 ans quand elle commence son histoire d'amour avec un homme plus âgé alors que la majorité est encore à 21 ans mais de toute façon cet amour fera plier le poids de l'autorité paternelle sur les jeunes filles de ces années-là. Ce qui est amusant, c'est d'imaginer Jean-Luc Godard en amoureux transis ; que l'on découvre les tournages sous un autre angle ; que l'on croise des célébrités de l'époque : de Dany le Rouge à Maurice Béjart, Antoine Gallimard son ami, Jean Pierre Léaud,  Jeanne Moreau et j'en oublie, il y en a beaucoup!

Ce livre a recueilli de nombreuses critiques élogieuses et vous passerez un agréable moment. Mais pour ma part, je m'attendais à mieux.


Inès-Marie

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 07:51

 

Il n'est jamais trop tard...

 

Une écriture toujours aussi captivante même si Véronique Ovaldé ne change pas la recette. On est toujours en Amérique Latine mais peut-être davantage sous les tropiques de Vargas Llosa que ceux de Garcia Marquez. On ne peut pas s'empêcher d'y penser, alors ce qui est propre à Véronique Ovaldé, outre cette inspiration bien légitime, c'est son étude des rapports mère-fille. Ici point de magie comme dans Véra Candida où les personnages évoluaient dans un monde féminin. Non, ici de la tristesse et de la pesanteur car les femmes sont comme enterrées vivantes par un pater familias et l'argent.

"Et comment ne pas ressentir une vive douleur quand vous n'avez, aux yeux de quiconque, aucune raison de vous plaindre ni de vous ni de ce qui vous entoure mais qu'un chagrin tenace vous habite, et existe-t-il une chance que cela change puisque, comme le rappelait souvent Paloma, il y a un âge où l'on ne  fait qu'accentuer la pente..."

Paloma (oiseau) a quitté le foyer familial car sa mère Vida (paradoxe) était devenue une sorte de zombie domestique qui n'était rattachée au monde réel, depuis que sa fille avait grandi, que par le chant des oiseaux qu'elle écoute dans son magnifique jardin.

Apparaissent alors deux hommes par le truchement desquels, ces deux femmes si semblables , vont renouer des liens ténus. De petits oiseaux en cage, Paloma va voler vers d'autres horizons avec son cher Adolfo pour mieux revenir quand le temps aura fait office d'apprentissage. Quant à Vida, (43 ans... le bel âge?), elle va prendre racine non par la  vie conjugale et la maternité mais par l'attachement à un homme, Taïbo, qui n'a d'autre trésor à proposer que la vraie vie: une baraque au bord de la plage avec le sable qui s'infiltre partout... Magique!

 

Isabelle Sabine

 

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 16:02

Victime ou bourreau? images-copie-10.jpg

 

Selon que l'on se place du côté de Dumas qui inspira l'excellent Patrice Chéreau ou de Jean Teulé apparemment bien documenté, la réponse n'est pas la même.

Points communs entre ces oeuvres tout de même, la débilité de la famille Valois et la cruauté de cette salope de Catherine (à la manière de Teulé...) qui rendit complètement dingues tous ses rejetons et en occit certainement quelques uns elle-même!?

Ce roman a ceci d'intéressant qu'il montre la plongée du jeune monarque Charles IX dans une folie furieuse et sanguinaire post traumatique (dirions nous aujourd'hui) consécutive au massacre de la Saint Barthélémy qui tâcha irréversiblement la Renaissance française. Durant les deux années qui séparent cette nuit fatidique du décès du roi, ce dernier n'aura de cesse de reproduire à l'instar des répliques sismiques des massacres moindres, certes, mais qui l'annihilent de la réalité un peu plus à chaque fois. Le jour de ses obsèques sera, d'ailleurs, malencontreusement celui d'un massacre (un de plus) dans les rues de Paris. 

Ce roi qui transpira jusqu'au trépas le sang de ses victimes restera pour la postérité l'un des plus calamiteux que la France ait porté en son sein.

Comme l'a écrit une critique littéraire de l'Express, Jean Teulé mêle "joliesse du XVI siècle avec familiarité du XXI siècle", il faut aimer...

Ce qui, indubitablement, rapproche ces deux périodes c'est la barbarie humaine!

 

Isabelle- Sabine

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 20:10

De la beauté des choses qui n'ont pas existé... 41PxCOze7aL._SL500_AA300_.jpg

 

" Puisque ce sont des enfants, parle-leur de batailles et de rois, de chevaux, de diables, d'éléphants et d'anges, mais n'omets pas de leur parler d'amour et de choses semblables!" Cette belle citation de R.Kipling inspira à Mathias Enard le titre de ce poétique roman.

   

Mai 1506: Michel Ange Buonarotti quitte Florence sur un désaccord avec le Pape Jules II et s'embarque pour Istanbul où le souhaite le Sultan Bayazid pour la construction d'un pont sur la Corne d'Or.

La narration de cet épisode, très peu connu, de la vie de Michel Ange trouve tout son intérêt dans la vision que propose l'auteur d'un monde qui n'existe plus celui, à l'instar de l'Andalousie, qui avait fondé sa force sur le mélange des civilisations et l'interculturalité.

Istanbul est depuis peu en paix avec les royaumes de la péninsule italique et Bayazid veut le génie successeur de De Vinci pour la construction d'un pont qui rendra cette ville, trait d'union entre l'Occident et l'Orient, encore plus puissante.

Rien n'avait préparé le sculpteur et architecte de génie à ressentir de si violentes émotions esthétiques et érotiques. Il s'inspira jusqu'à sa mort et imprégna son oeuvre, de ses souvenirs d'Orient mais ne retrouva pas l'amour.

 

Quant au pont, il faut lire le roman pour savoir ce qu'il advint de lui...

 

Isabelle Sabine

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10 septembre 2011 6 10 /09 /septembre /2011 19:49

Très beaubook cover ourania 4835 250 400

 

Commençons par un aveu, je me croyais "perdue" à la plume de Le Clezio. (je le trouvais illisible, trop compliqué...) Alors, quand Géraldine -fidèle du blog- me l'a offert, j'étais loin de m'attendre à l'attachement que j'allais ressentir. J'ai dévoré et adoré ce roman !

 

Ourania, c'est le monde imaginaire et idéal d'un petit garçon qui adore son livre sur la mythologie grecque et Ouranos, le dieu du ciel étoilé.

Devenu adulte et géographe, Daniel Sillitoe est envoyé en mission au Mexique. Sa rencontre avec Raphael, un jeune homme ("le plus étrange" qui lui ai été donné de connaitre) et sa plongée dans la vallée pauvre de Tepalcapelec vont donner corps à son rêve d'enfant. Car en ce lieu, il découvre deux communautés utopiques : Emporio, créée par des scientifiques et Campos, par un groupe "hippie" où l'emmène Raphael. Ce sont ses membres en "perdition" que l'on va suivre en s'attachant à leurs pas et destins.

 

C'est un très beau roman sur la confrontation entre le rêve et la réalité ou plutôt les réalités : politiques, sociales et humaines.

La lecture est fluide grâce à la prose simple (et oui!) de JMG Le Clezio. Les descriptions collent à l'Amérique du Sud et les passages poétiques très forts nous interrogent sur l'inéluctable perte des illusions. Mais surtout, sur la nécessité de vivre ses rêves.

 

Vraiment si comme moi, vous craigniez jusque là l'ennui, laissez-vous emporter par ce court roman d'une force immense !

 

 

Inès-Marie

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