Une autre approche du deuil et de la mémoire.
Erik, psychanalyste et Inga, auteure retournent dans le Minnesota pour les obsèques de leur père, fils d’immigrés danois devenu professeur d’université.
Ce décès va pousser Erik à s’approprier un domaine qu’il avait volontairement tenu loin de lui, le bureau de son père et ses archives.
Il y découvre des Mémoires ainsi qu’une lettre évoquant une mort suspecte et une certaine Lisa dont ni sa sœur ni sa mère n’ont jamais entendu parler.
De retour à New-York, Erik va commencer un travail d’exploration de la mémoire tant familiale que collective qui nous conduit, nous lecteurs, à une réflexion sur la construction de l’identité américaine ainsi que sur la coexistence de deux Amériques. Pendant ce temps, Inga doit faire face à un double deuil puisque récemment veuve du célèbre écrivain Max Blaustein, auteur d’une œuvre de poids mais porteur de lourds secrets. La douleur de cette perte est renforcée par un odieux chantage dont elle est victime concernant ce dernier.
Mais ce roman n’est pas seulement introspectif, il a également l’intérêt d’être très ancré dans le présent. Le rôle de l’art comme moyen de décrypter le monde qui nous entoure, thématique chère à Siri Hustvedt, est bien sûr repris dans ce roman ainsi que l’évocation du traumatisme laissé par les attentats du 11 Septembre 2001 et la guerre en Irak.
En effet, New-York n’y est pas seulement une toile de fond mais le lieu de l’imbrication de plusieurs histoires traversées par des personnages complexes voire obsessionnels pour certains.
Est-ce que les gens que l’on aimait étaient vraiment ceux que l’on croyait connaître ?...
Isabelle