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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 14:03

Un changement de braquet sûrement nécessaire, mais pas toujours convainquant...

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Un écrivain voit sa vie se déliter : sa femme l'a quitté, il ne peut se résoudre à voir ses enfants à temps partiel, il traîne son spleen dans sa ville bretonne... lorsque la maladie de sa mère l'oblige à revenir quelques jours sur les lieux de son enfance. Il va côtoyer son père silencieux, découvrir un secret de famille qui pourrait l'aider à mieux s'accepter, recroiser des amitiés de jeunesse, le tout dans un contexte dépressif de crise économique, d'élections présidentielles arbitrées par le vote frontiste et de catastrophe nucléaire (Fukushima)...  

On imagine, au vu de l'épaisseur du volume et de la palette des thème abordés par Olivier Adam dans ce nouveau roman (le couple, la paternité, les parents vieillissants, la vie en banlieue lointaine dans une société moderne qui nous isole et nous laisse isolés, Fukushima, le passage à l'âge adulte, eh oui, tout ça...), que l'auteur a voulu changer de catégorie, donner de l'ampleur à son oeuvre (il a aussi changé d'éditeur en passant chez Flammarion), peut-être viser une plus grande reconnaissance? un prix littéraire?

En tant que fan de la toute toute première heure, toujours fidèle aux rendez-vous, et si rarement déçue, j'entamais cette nouvelle phase de la carrière d'Olivier Adam avec curiosité, d'autant que le dernier roman (Le Coeur régulier, déjà commenté sur ce même site il y a quelques années), m'avait  donné confiance dans la capacité d'Olivier Adam à  se renouveler. 

Je dirais que je suis restée sur ma faim.

Le premier tiers du  roman est dans la veine de l'Olivier Adam des heures sombres. Une prose directe, lapidaire, qui sait partager la souffrance intime, et qui ne manque pas de serrer le coeur. On suit avec empathie cet homme, qui se sent à la croisée des chemins, observant avec désarroi tout ce qu'il a pu aimer se défaire : son couple, la vie quotidienne avec ses deux enfants, le Japon où il a vécu naguère ses plus doux moments. Tout est décrit avec justesse, tout en simplicité. C'est magnifiquement triste.

Le retour chez les parents marque une nouvelle étape, avec les relations aux parents, la rencontre avec les amitiés de jeunesse, avec en parallèle, l'évocation de nombreux souvenirs de ces gens à l'époque, ce qu'ils représentaient alors pour le narrateur, au regard de ce qu'ils sont devenus aujourd'hui.

C'est une partie un peu longue, parfois un peu ennuyeuse, qui ne m'a pas convaincue. Le regard porté sur la classe moyenne et ouvrière est sûrement juste, mais il n'est pas exempt de jugement : peut-on penser que la vie de la majorité des gens est ennuyeuse, monotone, sans but, sans les juger? Il manque peut-être un peu de tendresse et d'empathie pour que ce portrait de la France moyenne trouve sa place et son intérêt. Car, si beaucoup d'existences peuvent ressembler, dans leurs contours, à celles décrites dans le livre, il est aussi vrai que certaines d'entre elles peuvent être, sur la longue durée, heureuses, épanouies et sources de petits bonheurs... que la désespérance égrenée au fil des pages, ne laisse pas entrevoir...

Du coup, l'autojustification du narrateur, devant les jugements dont il ne manque pas d'être la cible (l'écrivain glandeur, qui gagne sa vie sans effort, le bobo un peu bling bling sur les bords, l'intellectuel tendance "sociale" qui se donne bonne conscience...), ne convainquent pas tout à fait, car après tout, c'est bien cette position privilégiée, qui lui permet de juger de la monotonie un peu grise des vies des autres...

La dernière partie du roman part sur des rails qui m'ont encore moins emportée. Une liaison un peu foireuse, un pétage de plombs, la fin du secret, ont fini par me laisser de glace. Je ne partageais plus rien, et je me suis ennuyée sec, presque pressée d'en finir. A tel point que le final avec le père, pourtant a priori poignant, ne m'a plus intéressée.

Dommage, car tout au long des passages plus ou moins passionants, le style d'Olivier Adam est toujours là, en filigrane, pour nous rappeler qu'un auteur exceptionnel est toujours présent, capable de faire mouche et de toucher le coeur en une seule phrase.

Peut-être que ce roman un peu trop démonstratif, n'était pas compatible avec le style si fluide, naturel et direct d'Olivier Adam et a donc fini par le desservir.

 

Binh

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