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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 11:11

Un livre coup de poing !

 

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Cent trente pages qui vous bouleverseront! Un style âpre qui révèle un autre visage de Vancouver, une écriture sans fioritures comme un rapport d'autopsie des indiennes sacrifiées. Oui, un coup de poing et un récit anthropologique (d'ailleurs dédié à Claude Levi-Strauss) consacré à ces prostituées, droguées et disparues dans l'indifférence générale.

 

Élise Fontenaille explique la noirceur de son écrit par sa volonté de l'opposer à la blancheur des JO d'hiver de 2010 que Vancouver prépare avec faste. Alors même qu'un de ses quartiers, Downtown Eastside, comme un cancer en son sein, grouille de jeunes indiennes qui s'y vendent pour une dose de Krach ou d'héro. Pendant vingt ans, un taré y a enlevé des dizaines de femmes (69 exactement, son seul commentaire sera qu'on aurait pu le laisser atteindre 70 !) parce que les autorités canadiennes n'en avaient rien à faire.

Au travers de la destinée de Sarah de Vries, métisse noire et indienne que Wayne (client, amoureux, ami) raconte, est également révélé le drame des indiens au Canada. Leur massacre, commencé avec la variole en 1860, s'est poursuivi par l'enlèvement de leurs enfants afin de "Kill THE INDIAN IN THE CHILD" dans des orphelinats concentrationnaires. Plus tard, comme Sarah, beaucoup seront adoptés par des familles blanches qui ne parviendront pas à les sauver. Contre la déchéance de leurs familles biologiques détruites par l'alcoolisme, la drogue, la folie... et les blancs, plus rien n'est possible.

 

Sarah aimait dessiner, écrire et ses deux enfants. Son journal nous livre, par extraits, un désespoir poignant : "Je n'ai que mes mots pour me défendre. Mes mots, un stylo et du papier : voilà mes seules armes. Est-ce que cela suffira à me garder en vie ? En moi, chaque jour, la peur grandit, elle prend toute la place, elle est plus puissante que la haine."

 

Aussi, Élise de Fontenaille lui offre les siens s'interrogeant sur la disparition des peuples qui n'ont pas d'écriture. "Pourtant les Haïdas [..] ont été un grand peuple, ils ont donné naissance à une cosmogonie magnifique, ils ont créé des masques de transformations fascinants, André Breton lui-même en faisait collection." 

 

Tout comme Lincoln Clarkes, grand photographe de mode, offrira dans un livre : "Héroïnes"hero.jpg des portraits magnifiques à ces filles perdues.

 

 

Aux lecteurs de leur offrir compassion et révolte pour ne pas les oublier ...

 

 

 

Inès-Marie

 

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commentaires

N
En effet, grosse claque dans la figure que ce livre!<br /> On est à la fois révoltée, étonnée et émue, en partageant le quotidien de ces filles paumées qui essaient de survivre dans une vie pourrie,et en suivant les pas de l'amoureux sincère, qui chercher<br /> la vérité coûte que coûte.<br /> Une honte pour la ville,obligée d'affronter sa propre indifférence pour ces femmes d'origine indienne, et un meurtrier pire que dans bien des romans de fiction!!.
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