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6 juin 2020 6 06 /06 /juin /2020 20:59

Un roman d'anticipation sur lequel planent les ombres de deux suicidés célèbres.

Nous pourrions très bien être Clarissa ! Et comme elle, prendre la décision de quitter un mari qui nous a trahies et pour aborder sereinement la suite, de tout changer dans notre cadre de vie. Dans ce roman d'anticipation (toute relative, assez proche et tout à fait plausible, nous l'avons vu avec la COVID, nos quotidiens peuvent vite changer), l'ancien monde a fané et à la place d'un célèbre monument parisien détruit par un attentat, s'est construite une résidence d'artistes. Elle assure en apparence des conditions optimales de création car elle est régie par des Intelligences Artificielles. Clarissa rêve d'y avoir un appartement, ça tombe bien, elle est écrivain et l'obtient.

La suite pour cette spécialiste de Romain Gary et Virginia Woolf, fascinée par les liens entre les écrivains et leurs lieux de vie, va virer quelque peu au cauchemar !

Le roman est d'ailleurs rythmé par les citations de ces deux auteurs et par le talent de conteuse de Tatiana de Rosnay qui sait tenir en haleine et porter la réflexion sur les Intelligences Artificielles sans lourdeur. J'aurais aimé toutefois plus d'émotion et que l'histoire aille jusqu'au bout pour tous ses personnages. J'ai élaboré quelques hypothèses sur la trahison du mari et le mystère de la résidence ; j'ai résolu la première avant la fin, en ferez-vous autant ? 

Un agréable moment de lecture et des passages qui résonnent : " De quoi sont faites nos vies, Clarissa ? D'une mosaïque de tendresse, de désirs, de regrets, d'instants qui passent et des traces que laisse ce monde sur nos émotions, notre intimité, nos rêves."  

Et puis finalement ce qui m'a le plus emportée, ce sont les thèmes de l'amour et du désamour, la réflexion sur l'écriture quand on est bilingue ainsi que les choix qui font -et défont- nos vies. Et cela aucun robot ne le connaîtra jamais (enfin je crois ?) 

Inès-Marie

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30 mai 2020 6 30 /05 /mai /2020 09:34
Tout le bleu du ciel*** de Mélissa Da Costa

"Quand on ne peut revenir en arrière, on ne doit se préoccuper que de la meilleure façon d'aller de l'avant."

Emile a 26 ans lorsqu'il publie une annonce à la recherche d'un compagnon pour un dernier périple en camping-car. Le jeune homme est atteint d'un Alzheimer précoce et, alors qu'il devait entrer à l'hôpital pour subir des essais cliniques, décide de fuir la compassion de sa famille pour partir à l'aventure vivre les deux années qu'il lui reste comme il l'entend.  Au moment du départ se présente Joanne, petit bout de femme "cachée" dans des vêtements et un chapeau noirs trop grands, peu bavarde et indifférente à son propre sort.

Alors pour ce couple improbable commence un voyage qui va les emmener des Pyrénées à l'Aude, à la découverte de nature et d'immensité. Chacun va s'apprivoiser et apprendre à se connaitre, et, tandis qu'Emile perd inéluctablement la mémoire, Joanne plonge dans ses souvenirs et nous y entraine.

Un premier roman lumineux, ponctué de jolies citations (souvent tirées de "L'alchimiste", de Paolo Coelho) où des sujets graves sont abordés sans pathos, tout en finesse et en émotion. Même si ce n'est pas de la grande littérature, j'ai beaucoup aimé et passé un très bon moment de lecture !

Eveline

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24 mai 2020 7 24 /05 /mai /2020 11:26
Neuf parfaits étrangers**de Liane Moriarty

Autrefois "exécutive woman", grosse fumeuse et en surpoids, Masha s'est reconvertie en prêtresse du bien-être et accueille au "Tranquillum House" des personnes en quête de déconnection et de remise en forme. C'est ici qu'arrivent neuf personnes aux parcours et attentes différents : Une auteure de romans à l'eau de rose, un jeune couple riche grâce au loto, une ancienne gloire du sport, une femme quittée pour plus jeune qu'elle, un couple et leur fille toujours éprouvés par un drame, un avocat surmené.

Délestés d'internet et de leurs portables, ils ont 10 jours pour régler leurs problèmes et prendre un nouveau départ, à grands renforts de smoothies et de méditation pleine conscience. Tout ne va pas se passer comme prévu pour Masha et ses pensionnaires dans cette cure dite révolutionnaire ; Lors d'une séance plus intense que les autres, tous les secrets et les non-dits de chacun vont se révéler, non sans quelques dommages "collatéraux". Cette partie là du roman où les personnages se livrent vraiment sur la raison profonde qui les a amenés ici est pour moi écrite de façon un peu trop burlesque pour qu'on y croit vraiment. Alors que les thèmes abordés (deuil, estime de soi, quête des apparences, réseaux sociaux,...) sont légitimes et auraient mérités d'être approfondis à la mesure de l'introspection des personnages qui eux vont jusqu'au bout, tandis que l'auteure a choisi un ton trop léger, rendant la situation peu crédible. Un léger bémol dans ce roman qui reste tout de même un bon moment de lecture, plaisant et divertissant.

Eveline

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13 mai 2020 3 13 /05 /mai /2020 16:27

Entre émotion et suspens, un thriller qui harponne !

Tama est encore une petite fille quand on l'arrache à sa vie au Maroc pour la placer chez un couple en région parisienne. Malgré les conditions de vie terribles, les journées interminables (pour ne pas dire l'enfer) qu'ils lui font vivre, elle n'abandonne pas ses rêves, apprend seule et se bat, pour qu'au moins son esprit ne reste pas prisonnier.

Gabriel est un homme blessé qui s'est volontairement coupé du monde. Pour quelle raison appartiennent-ils tous deux à cette histoire ? 

Avant de le savoir, il faudra suivre le parcours difficile (certains passages sont vraiment durs !) de Tama qui grandit sans être "rien". Et ne croyez pas que c'est de la fiction car, des quartiers huppés jusque dans des Cités, les esclaves modernes existent bien de nos jours en France. On ne les voit pas, c'est tout ! C'est ce que dénonce aussi ce livre. Et puis, il faudra découvrir qui est la jeune femme amnésique que trouve Gabriel à sa porte et ce qui a fait de lui, un reclus... 

Ce n'est pas un hasard si Karine Giebel a été multi récompensée pour ce roman. Elle sait harponner le lecteur avec de nombreux rebondissements sans que jamais la tension ne se relâche. D'ailleurs, c'est une habituée des Prix comme pour ses précédentes publications également traduites dans plusieurs pays étrangers, ou adaptées.

Pour ma part,  je ne connaissais ni cette auteur ni la citation latine : "Vulnerant omnes, ultima necat" qu'elle a choisie comme titre pour son douzième roman et dont on comprend la signification à la fin. J'ai noté le prochain que je lirai : Meurtres pour rédemption qualifié de "chef d'oeuvre du roman noir". Genre que j'affectionne et que selon moi, elle transcende, "Toutes blessent, la dernière tue" est au delà du thriller !

Inès-Marie

"Maman disait de moi que j'étais un ange. Un ange tombé du ciel. Mais les anges ne se relèvent jamais..."

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12 mai 2020 2 12 /05 /mai /2020 10:53
A malin, malin et demi **** de Richard Russo

Un 4ème de couv' qui tient toutes ses promesses !

North Bath, dans l'état de New York, est une ancienne ville (imaginaire) industrielle, sinistrée par la misère et le chômage. Tout projet d'évolution échoue, comme si cette ville était vouée à n'abriter que des loosers.        L'affaissement d'un mur de l'usine désaffectée, d'où remonte un magma gluant et fétide, n'est qu'un prétexte à l'intrigue ; il faudra deux jours, 48 heures pour que les choses qui semblaient immuables évoluent, à travers des personnages parfaitement décrits, hauts en couleur, aussi paumés que touchants.

Douglas Raymer, chef de la police engoncé dans un uniforme trop grand pour lui, est déprimé par la mort accidentelle de son épouse "trop belle pour lui", alors qu'elle le quittait pour un autre, mais qui ? Sully, septuagénaire désabusé à qui les médecins ont dit "encore deux ans, peut-être un seul", a son tabouret attitré dans le bar de son ex-maîtresse. Ces deux là sont ennemis juré, pourquoi ? Ajoutez un fossoyeur bègue, un entrepreneur véreux, la femme du maire et sa case en moins, un gendre aussi dangereux que violent,..., sans oublier un orage dantesque, catalyseur de découvertes et de remises en question, et vous aurez ce roman à la fois déjanté, cynique, sans pitié, mais magistral !!

Il fait suite à "Un homme presque parfait", où nous découvrons surtout le personnage de Sully quelques vingt ans plus tôt, mais peut se lire indépendamment, comme je l'ai fait.

Eveline

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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16 avril 2020 4 16 /04 /avril /2020 14:53

Magnifique roman choral !

Jojo, treize ans, s'occupe de sa petite sœur chez leurs grands-parents. Nous sommes dans le Sud des Etats-Unis, soleil de plomb et racisme suintant. La pauvreté, la drogue, l'amour y régissent aussi les existences. Jojo voue une admiration à son Papy, aime fort sa Mamy, ne parvient pas à dire "maman" à Léonie ... Celle-ci les embarque lui et Kayla pour un voyage vers la prison d'où va sortir leur père Michael. 

Jojo, Léonie et un fantôme seront les narrateurs de ce roman remarquable. Leurs voix se télescopent, les époques s'entrechoquent et les vivants comme les morts sont invités à raconter leurs vies. Le style de Jesmyn Ward et la traduction de Charles Recoursé sont puissants, parfaits. 

Ce roman m'a happée, cela faisait longtemps qu'un récit ne m'avait pas à ce point sonnée, vraiment une grand livre !

Jesmyn Ward, est la seule femme à avoir reçu deux fois le prestigieux Prix du National Book Award, pour ce Chant des Revenants, en 2019 et pour Bois sauvage en 2011. J'ai hâte de le lire tout comme son récit autobiographique Les Moissons funèbres sur la jeunesse noire perdue du Mississippi.

Inès-Marie

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14 avril 2020 2 14 /04 /avril /2020 11:51

"à tous ceux que l'espoir a guidé sur les routes de l'exil et qui ont vécu de nostalgie"

Un deuil qui reconstruit l’histoire d'une famille entre Paris et Casablanca.

Tarek tient à Clichy un garage et travaille en France depuis trente ans. Il meurt brutalement à cinquante quatre ans en laissant désemparée Djabila. Ensemble, ils ont trois fils ayant parfaitement réussi leur intégration -au sens social du terme et comme nous le jugeons en France, c'est à dire professionnellement. C'est avec surprise qu'ils apprennent les dernières volontés de leur père : être enterré à Casablanca et que son cercueil y soit accompagné par Marwan.

Marwan, professeur d'Histoire et géographie au lycée, est le narrateur. C'est lui qui se racontant, nous décrit cette famille d'émigrés ; puis, découvre celle au Maroc et l'histoire d'un secret tu depuis deux générations.

Ce premier roman d'Olivier Dorchamps est vraiment réussi. D'abord, il touche (sans pathos) en évoquant avec pudeur le séisme de la perte d'un père. Ensuite, il rend hommage avec justesse (sans caricature) aux émigrés du Maghreb et au delà à tous ceux qui quittent leur pays pour offrir à leurs enfants une meilleure vie. Enfin, il raconte une histoire universelle et intime à la fois sur les secrets de famille.

Je me suis arrêtée souvent sur des pages aux descriptions très justes et celle-ci en particulier m'a beaucoup émue : "Papa ? Je ne sais pas pourquoi je m'adresse à lui. Peut être pour me convaincre qu'il ne répondra plus. Son corps est là, mais mon père est parti. Il ne parlera plus, ne rira plus, ne nous grondera plus, ne haussera plus les épaules, ne dodelinera plus de la tête en murmurant wouldi mon fils. ... Bientôt, son souvenir s'évanouira en milliers de moments accrochés dans nos mémoires et glissera dans l'oubli ; quelques photos que ses petits-enfants regarderont en demandant c'est qui ?..."

Les Musulmans ont des rituels pour dire Adieu aux défunts, le dernier a lieu quarante jours après l'enterrement. C'est sur cet événement que se clôt le récit. Une belle histoire !

Inès-Marie

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7 avril 2020 2 07 /04 /avril /2020 17:29

Des gratitudes qui ont de la grâce.

J'ai été charmée par cette histoire et sa simplicité qui se révèle être profonde.

Michka est une vieille dame qui ne peut plus vivre seule, elle perd ses mots. Elle rejoint donc une maison médicalisée. Là, Marie une jeune femme sa voisine, vient lui rendre visite et Jérôme l’orthophoniste, la suit pour soigner son aphasie. C'est par eux que l'on découvre le passé de Michka, le lien qui l'unit à Marie et que se dévoilent les gratitudes. 

Ce que j'ai aimé, c'est le regard que porte Jérôme sur les personnes âgées : "Derrière leur regard flou, leurs gestes incertains, leur silhouette courbée ou pliée en deux, ... je cherche le jeune homme ou la jeune femme qu'ils ont été. Je les observe et je me dis : elle aussi, lui aussi a aimé, crié, joui, plongé, couru à en perdre haleine, monté des escaliers quatre à quatre, dansé toute la nuit."

Ce qui m'a touché, dans ce récit c'est qu'il confirme ce que je savais "la pérennité des douleurs d'enfance" et ce naufrage qu'est la vieillesse où il faut de toute façon "apprendre à perdre". Ce qui m'a fait sourire, ce sont les dialogues rendus absurdes et drôles par l'aphasie de Michka.

Ce qui m'a plu infiniment, c'est qu'un récit simple et doux pose la nécessité d'exprimer sa gratitude envers les êtres qui traversent nos vies et nous font du bien.

Et c'est le deuxième livre de ce confinement que je referme en ayant envie de dire merci à son auteur !

Inès-Marie

 

 

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3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 10:45
Par amour**** de Valérie Tong Cuong

"Cet amour qui n'évite pas les blessures, ni le danger, mais éclaire merveilleusement les routes…"

"Dès que maman a poussé la porte, j'ai compris que cette journée serait différente des autres."
Nous sommes le 10 juin 1940 et des milliers de Havrais partent sur les routes de l'exil, fuyant leur ville bombardée sans relâche par nos alliés anglais qui veulent faire fuir les allemands.

La petite fille qui commence ce récit, c'est Lucie, la fille de Muguette. Elle a aussi un grand frère, Jean. Le papa a été mobilisé, la famille n'a pas ou très peu de nouvelles.

Partent avec eux Emélie, la sœur de Muguette, et ses enfants Marline et Joseph, Joffre le papa étant resté à l'école où le couple est concierge.

Nous suivons donc ces deux familles dans la tourmente de cette guerre éprouvante, où les comportements de chacun seront différents, avec cependant un dénominateur commun : L'Amour. L'amour de Muguette pour ses enfants, qui pour les protéger et de la guerre et de la maladie les laisse partir en Algérie où étaient envoyés les orphelins, l'amour d'Emélie pour sa soeur qui la protège du quotidien et qui toujours tente de la rassurer et d'agir (avec maladresse ?) au mieux pour elle, enfin l'amour de Joffre pour sa famille, obligé de jouer un double jeu pour protéger celle-ci, s'attirant le mépris de son épouse et de son fils. Des personnages bien campés, des chapitres qui laissent chaque protagoniste s'exprimer, un roman très fort, bel hymne au courage et à l'adversité dans la petite comme la Grande histoire. Etant moi-même Havraise, je ne connaissais pas ce pan d'Histoire de ma ville ...

J'aime décidément la plume de Valérie Tong Cuong, je terminerais donc par ses mots : "Par amour, n'importe quel être humain peut se surpasser. On tient debout, pour l'autre plus encore que pour soi-même."

Eveline.



 

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15 mars 2020 7 15 /03 /mars /2020 14:51

Se laisser envoûter ... 

Je vous avais déjà parlé de la plume remarquable de Monica Sabolo pour Summer en 2017. Elle revient toujours aussi talentueuse avec Éden.

Nita vit avec sa mère dans un réserve située près d'une forêt. Celle-ci est menacée par des exploitants qui en détruisant le bois annihilent aussi les traditions ancestrales indiennes. Comme toute adolescente, la jeune fille est attirée par l'interdit et soucieuse de trouver sa place auprès d'amis du même monde qu'elle. Jusqu'au jour où arrive au lycée, Lucy. Blonde, effrontée, citadine qui fascine et à qui rien ne fait peur. Un drame survient. Dès lors, rien ne sera plus comme avant...

J'ai aimé l'histoire et ses personnages. J'ai plus qu'apprécié qu'elle serve aussi une réflexion écologique. Mais ce qui m'a le plus envoûtée dans cet Éden, ce sont les descriptions tant de la nature que des humains. Grâce à elles j'ai retrouvé très précis des sentiments et sensations spécifiques à l'adolescence. Et j'ai relu (comme dans Summer d'ailleurs) de nombreux passages, j'ai suivi les traces des pattes d'oiseaux dans la neige, plongé dans l'eau froide ... 

Oui, vraiment l'écriture de Monica Sabolo est d'une beauté incroyable et d'une grande intelligence !

 "Je ne sais trop ce qui m'arrêta cette nuit-là, peut-être l'espace et le temps avaient-ils basculé, tel un paysage dans une boule en verre que l'on retourne, peut-être qu'une autre moi-même venait de naître, comprenant dans une fulgurance triste, que le désir et son accomplissement ne se posent pas exactement l'un sur l'autre, qu'entre eux demeure un vide, celui de l'inconsolable."

Pourtant, ce roman ne nous laisse pas inconsolés. Les dernières pages ne se ferment pas sans espoir. Plutôt avec l'envie de dire "merci".

Inès-Marie

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